EN CONCLUSION DE NOTRE VOYAGE EN ESPAGNE (AVRIL 2018)

Bonjour à toutes et à tous, 

 

Le temps de remettre un peu d’ordre dans la réception des mails (ils sont toujours nombreux lorsque vous vous absentez 15 jours) et nous venons vous livrer notre ressenti et notre point de vue suite à ce nouveau voyage au plus près du travail quotidien que fournissent nos bénévoles en Espagne...

 

Quelle bonté d'âme, quelle abnégation, quelle force, quel courage, quel don de soi il faut avoir pour trouver la force de se lever chaque jour pour affronter ce travail difficile, tant physiquement que psychologiquement...

 

Avant de commencer je tiens à remercier Patricia qui a dû redoubler d'efforts pour assurer son travail mais également le mien durant notre absence. Je remercie également Christine qui, à peine rentrée devait mettre de l'ordre dans les comptes de l'asso, tout en gérant l'adoption de notre "excédent de bagages" en partant faire rapidement la prévisite, j'ai nommé : Mademoiselle TIKA.

 

Sachez tout d'abord que ce soit en Aragon, en Castilla la Mancha ou en Extramadure, nous avons été reçues comme des amies, comme de la famille oserais je dire par les bénévoles qui étaient également touchées que nous venions ainsi à leur rencontre... il est impossible de comprendre la réalité de leurs défis quotidiens sans se rendre sur place ! Elles doivent faire face en permanence à l'inertie des pouvoirs publics, au mensonge, au manque d'argent, se triturer le cerveau de savoir comment elles vont nourrir leurs chiens, comment elles vont pouvoir les soigner, leur vie entière est vouée à leurs chiens ainsi qu'à leurs refuges, au détriment de leur vie personnelle et elles sont bien loin des petits tracas de la vie courante... Elles ont, tout comme nous, associations en France, bien du mal à avoir de l'aide de bénévoles, elles ne disent rien, elles assument et elles font sans. Si elles veulent un service, elles sont obligées de payer ! Même constat au sein de nos associations en France... Nous avons bien du mal à tenir la barre... car il faut toujours régler des problèmes humains... d'égo, de jalousie, de cancans insignifiants... Si nous pouvions avoir à faire seulement aux animaux ! la vie serait tellement plus simple...

 

Ce qui nous a sauté aux yeux, c'est que tous les refuges visités sont tenus très proprement, que les chiens ont de l'eau claire et à manger dans leurs gamelles... En Castilla la Mancha par exemple, Nieves a besoin d'1T et demi de croquettes par mois... et la qualité n'y est pas puisque un sac de 20 kg coûte la somme de 10 €.... Elle nourrit ses chiens, elle souhaite que leur ventre soit plein... c'est tout... elle ne peut faire plus et 30 jours passent vite et il faut se creuser la tête pour savoir comment on va pouvoir nourrir à nouveau 90 chiens le mois prochain...Tout cela sans disposer ni d'eau courante, ni d'électricité ! Après les travaux qui sont nécessaires pour que Fatima se sorte la tête de l'eau, nous prévoyons dans un futur proche d'acheter un groupe électrogène ainsi qu'une machine à laver professionnelle pour le refuge de Malagon... Il est indispensable, au XXIème siècle d'avoir l'électricité ! Ces femmes méritent un peu de respect et de considération. 

 

En Aragon, Julieta règle la pension canine de plus de 40 chiens, soit plus de 2.500 € par mois... comment fait elle ? quelques adhérents, quelques donateurs (ils sont peut être plus nombreux dans le nord de l'Espagne que dans le Sud) et beaucoup d'argent personnel... Chapeau Madame ! vous avez dû faire des choix, forcément... Julieta manque de couvertures, là encore, c'est inscrit sur nos tablettes et nous lancerons une opération "couvertures" juste après l'été.

 

En Extramadure, vous rencontrez cet adorable petit bout de femme qu'est Fatima ... Quelle leçon de vie... Elle arbore un large sourire malgré les difficultés, sa chaleur est communicative et Sandra qui s'occupe avec elle des chiens nous a fait l'amitié d'un dîner ensemble... Lucia n'était pas présente, non... Elle était dans le camion, parcourant mensuellement près de 4.000 km pour acheminer les chiens en France, en Belgique et en Hollande... là encore, quel courage... Jamais nous ne serions capable de cela... je mets au défi quiconque de faire ces aller et retour tous les mois de l'année en profitant d'un week end afin de pouvoir assurer leurs obligations professionnelles, celles qui leur permettent de manger. Elles sont de retour dans la nuit du dimanche au lundi et sont à leur poste dès le lundi matin.

 

Depuis notre retour, le regard implorant de ces chiens nous hantent... les refuges ne sont pas "pleins" de galgos ni de podencos non... elles ont toutes races de chiens et notamment ces pitt bull qui n'ont aucun espoir un jour de sortir des refuges vers l'étranger... et il faut les nourrir ces pauvres petits qui n'ont rien demandé.... tout cela est d'une tristesse infinie...

 

Nous sommes rentrées le coeur lourd, très lourd et nous savons que nous devons continuer, encore et encore, malgré toutes les difficultés que nous aussi en France nous rencontrons....

 

Nous avons aidé financièrement nos amies sur place, nous voulons absolument venir à bout de ce projet pour Fatima car ce qu'elle fait n'est pas viable en l'état et nous voulons continuer à en sauver encore quelques uns... nous les avons tous caressé, sans aucune exception et ils font désormais partis un peu de nous...

 

Le combat est difficile alors de grâce, les personnes qui ne sont là que pour nous mettre des bâtons dans les roues peuvent passer gentiment leur chemin... Nous n'avons ni le temps ni l'envie de perdre un temps précieux pour les chiens à essayer de résoudre des pseudos problèmes relationnels des uns et des autres.

 

Les vrais problèmes sont ailleurs... Ne l'oubliez jamais...

 

Bien amicalement,

 

Christine et Caroline pour UHDG

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